Le changement climatique représente l’un des défis les plus pressants pour l’industrie du café et du thé en Afrique. Ce sujet sera au cœur des discussions lors de l’Africa Coffee & Tea Expo 2025, dont l’importance économique justifie des mesures urgentes pour préserver ces cultures vitales pour le continent.
Des impacts déjà visibles sur les cultures
Les effets du dérèglement climatique se font déjà sentir dans les principales régions productrices africaines. Selon les experts, la hausse des températures, l’irrégularité des précipitations et la multiplication des événements météorologiques extrêmes menacent directement la viabilité de ces cultures sensibles.
« En Éthiopie, certaines zones traditionnellement propices à la culture du café arabica voient leur aptitude diminuer en raison du réchauffement », explique un chercheur spécialisé. « D’ici 2050, sans adaptation, la superficie adaptée à la culture du café pourrait diminuer de 65% dans certaines régions. »
Au Kenya, grand producteur de thé, les sécheresses prolongées et les épisodes de gel inattendus ont provoqué des baisses de rendement significatives ces dernières années. Au Rwanda, les fortes pluies et les glissements de terrain menacent les plantations situées sur les flancs des collines.
Des conséquences en cascade
L’impact du changement climatique ne se limite pas à la productivité. La qualité des récoltes est également affectée, avec des répercussions sur la valeur marchande des produits et, par conséquent, sur les revenus des agriculteurs.
Les organismes nuisibles et les maladies des plantes, dont la propagation est favorisée par les nouvelles conditions climatiques, constituent une menace supplémentaire. La rouille du caféier, par exemple, progresse à des altitudes auparavant épargnées en raison du réchauffement.
Ces défis climatiques rendent d’autant plus nécessaire l’implication des femmes et des jeunes dans la recherche de solutions innovantes et la mise en place de pratiques agricoles résilientes.
Des stratégies d’adaptation prometteuses
Face à ces défis, les producteurs africains ne restent pas inactifs. Des stratégies d’adaptation variées émergent à travers le continent:
- La diversification variétale: Des recherches sont menées pour développer des variétés de café et de thé plus résistantes à la chaleur, à la sécheresse et aux maladies.
- L’agroforesterie: La culture du café sous couvert d’arbres d’ombrage permet de réguler la température, de conserver l’humidité du sol et d’améliorer sa fertilité, tout en séquestrant du carbone.
- La gestion intégrée de l’eau: Des systèmes de collecte et de conservation de l’eau de pluie, ainsi que des techniques d’irrigation économes, sont déployés dans plusieurs régions.
- Les pratiques agricoles régénératives: Le paillage, les cultures de couverture et le compostage améliorent la résilience des sols face aux événements climatiques extrêmes.
- La diversification des cultures: L’introduction de cultures complémentaires réduit la vulnérabilité économique des agriculteurs face aux aléas climatiques.
Ces innovations seront présentées lors de l’ACT Expo 2025, où les participants pourront échanger sur les meilleures pratiques et découvrir les dernières technologies transformant l’industrie.
Des initiatives sectorielles et institutionnelles
Au-delà des efforts individuels, des initiatives sectorielles et institutionnelles voient le jour. Des programmes comme « Coffee&Climate » ou « Tea2030 » accompagnent les producteurs dans l’adoption de pratiques climato-intelligentes.
Les certifications durables jouent également un rôle important. « Les normes comme Rainforest Alliance ou UTZ encouragent les pratiques respectueuses du climat et permettent aux producteurs d’accéder à des marchés premium », souligne un expert en certification.
Les nouvelles réglementations européennes sur la déforestation, bien que contraignantes, pourraient également stimuler l’adoption de pratiques durables, à condition que les producteurs reçoivent un soutien adéquat pour s’y conformer.
L’Africa Coffee & Tea Expo 2025 sera l’occasion d’explorer comment ces stratégies d’adaptation peuvent être déployées à grande échelle pour garantir un avenir durable aux filières café et thé africaines, tout en renforçant la résilience des chaînes d’approvisionnement face aux défis climatiques.